REVIVEZ ENTRES LES LIGNES LE DISCOURS DU PRESIDENT FAUSTIN ARCHANGE TOUADERA PARRAIN DU FORUM DE HAUT NIVEAU SUR LE DEPLACEMENT FORCE ET LE ROLE DU SECTEUR PRIVE
DISCOURS
DE SON EXCELLENCE LE PROFESSEUR FAUSTIN ARCHANGE TOUADERA, PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, CHEF DE L’ETAT
A L’OCCASION DE L’OUVERTURE DU FORUM DE HAUT NIVEAU SUR LE DEPLACEMENT FORCE ET LE ROLE DU SECTEUR PRIVE
Bangui, 1er juillet 2025
– Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;
– Madame le Ministre de l’Action humanitaire, de la Solidarité et de la Réconciliation nationale, Présidente de la Plateforme d’appui aux solutions dans le cadre des déplacements forcés liés à la crise centrafricaine ;
– Madame le Ministre de l’Action Sociale, de la Solidarité et la Réconciliation Nationale de la République du Tchad ;
– Monsieur le Ministre des Petites et Moyennes entreprises et de la Promotion du secteur privé de la République Centrafricaine ;
– Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement de la République Centrafricaine ;
– Mesdames et Messieurs les Représentants du Cameroun, du Tchad, du Congo, de la République Démocratique du Congo, du Soudan et du Soudan du Sud ;
– Mesdames et Messieurs les membres du Corps diplomatique ;
– Monsieur le Représentant spécial adjoint du Secrétaire Général, Coordonnateur résident du système des Nations Unies et Coordonnateur humanitaire ;
– Mesdames et Messieurs les Chefs des Agences du Système des Nations Unies et les Représentants des Organisations internationales ;
– Monsieur le Président de la Délégation Spéciale de la Ville de Bangui ;
– Mesdames et Messieurs les Représentants du secteur privé de la Sous-région;
– Distingués invités ;
– Mesdames et Messieurs ;
C’est avec un profond sentiment de responsabilité et d’espérance que je prends la parole, à l’ouverture de ce Forum consacré à un sujet d’une importance capitale pour notre pays et pour notre sous-région : « la mobilisation du secteur privé en faveur de l’inclusion économique des personnes déplacées de force en République Centrafricaine ».
Je voudrais, avant toutes choses, souhaiter la bienvenue à toutes les délégations venues du Cameroun, du Tchad, de la République Démocratique du Congo, du Congo, du Soudan et du Soudan du Sud.
Votre présence aujourd’hui à Bangui n’est pas seulement un geste de solidarité. Elle est l’expression d’une volonté partagée de bâtir une réponse collective, ambitieuse et durable à l’un des défis humains les plus pressants de notre époque.
Elle témoigne de notre capacité, en tant que nations souveraines et partenaires responsables, à transformer l’adversité en opportunité et à faire de la coopération régionale un moteur de stabilité et de prospérité.
Je salue également la présence des représentants du secteur privé, centrafricain et sous-régional, ainsi que celle de nos partenaires techniques et financiers, du système des Nations-Unies et, en particulier, du Haut-Commissariat Assistant aux opérations du HCR, pour leur accompagnement constant.
– Distingués invités ;
– Mesdames et Messieurs ;
Le présent Forum se tient à un moment crucial pour notre continent et particulièrement pour notre Sous-région confrontée à des crises sécuritaires, humanitaires et climatiques majeures.
Ces défis se posent également dans un contexte marqué par des conflits à travers le monde qui viennent accentuer les défis liés à la croissance démographique et aux crises alimentaires et nutritionnelles récurrentes.
Pour faciliter la mobilisation du secteur privé en faveur de l’inclusion économique des personnes déplacées, la République Centrafricaine s’est engagée dans un processus de reconstruction fondé sur la paix, la stabilité et le développement inclusif.
Ce processus, nous l’avons structuré à travers notre Plan National de Développement 2024–2028, qui constitue la boussole de notre action publique.
Ce plan place l’humain au cœur de nos priorités, en misant sur le capital humain, la relance économique, la gouvernance et la cohésion sociale.
Dans le cadre de la mise en œuvre de ce plan ambitieux, notre Gouvernement organise une Table ronde internationale des partenaires pour le financement du PND, qui se tiendra à Casablanca, au Royaume du Maroc, du 14 au 15 septembre 2025.
J’invite d’ores et déjà tous les partenaires ici présents, institutions financières, entreprises, Etats amis, à y prendre part activement, afin de bâtir ensemble les fondations d’un développement durable et souverain pour notre pays.
Mesdames et Messieurs,
Nous savons qu’aucun développement ne peut être durable si une partie de notre population reste en marge, déracinée, privée de ses droits fondamentaux.
Comme vous le savez, chacun de nos pays s’est engagé à mettre en œuvre l’Agenda 2030 des Nations Unies et l’Agenda 2060 de l’Union Africaine qui mettent l’accent sur la promotion d’un monde juste, fondé sur des droits équitables et inclusifs de nature à promouvoir une croissance économique inclusive, la protection de l’environnement et la prise en compte des intérêts des générations futures.
A ce stade de mon propos, je voudrais saluer la volonté politique de mes Pairs de la Sous-région dans la recherche constante de solutions aux défis sécuritaires qui minent nos pays et qui sont les principales causes de déplacements forcés de nos populations.
En République Centrafricaine, nous avons adopté, en 2024, une Stratégie nationale des solutions durables pour les déplacés internes et les rapatriés, fruit d’un travail concerté entre l’État, les partenaires et les communautés elles-mêmes.
Cette stratégie vise à garantir à chaque Centrafricain déplacé ou réfugié la possibilité de reconstruire sa vie dans la dignité, que ce soit par le retour volontaire, l’intégration locale ou la réinstallation.
Elle s’articule autour de l’accès à la terre, au logement, à l’éducation, à la santé, à l’emploi, et à la pleine citoyenneté.
Notre engagement dans cette voie n’est pas nouveau. Dès avril 2022, la République Centrafricaine a été signataire de la Déclaration de Yaoundé, aux côtés de six autres pays de la Sous-région.
Cette Déclaration a posé les bases d’une approche régionale, solidaire et coordonnée face aux déplacements forcés.
Elle a été suivie, en 2023, par la mise en place de la Plateforme d’appui aux solutions durables, un mécanisme innovant de coopération entre États, partenaires techniques et financiers et acteurs du développement.
Mais nous savons aussi que l’État ne peut pas agir seul. C’est pourquoi ce Forum marque une étape décisive, celle de l’ouverture d’un nouveau partenariat avec le secteur privé, pour faire des zones de retour et d’accueil des espaces d’opportunité économique et non plus des zones d’assistance.
Nous voudrons donc proposer au Secteur privé national et sous-régional de faire ce qu’il sait faire : investir, innover, créer de la valeur ; mais de le faire dans un cadre qui bénéficie à tous : aux entreprises, aux communautés, à la nation.
Aujourd’hui, avec cette rencontre, nous entrons dans une nouvelle phase : celle de l’ouverture au monde économique, où l’initiative privée devient un levier essentiel pour stimuler les opportunités, développer des marchés inclusifs et valoriser les capacités des personnes déplacées ainsi que celles de leurs communautés d’accueil.
En clair, nous voulons bâtir un pont entre les besoins sociaux et les solutions d’affaires.
L’agriculture, l’inclusion financière, la formation professionnelle, les infrastructures énergétiques et numériques, sont autant de domaines où les besoins sont immenses, mais où les opportunités le sont tout autant.
– Mesdames ;
– Messieurs,
Je reste convaincu d’une chose, le déplacement forcé n’est pas une fatalité. C’est un défi, mais aussi une opportunité. Une opportunité de repenser nos modèles, de bâtir une économie plus inclusive, plus résiliente, plus humaine.
M’adressant particulièrement aux représentants du secteur privé, je voudrais vous assurer que ce que nos pays vous offrent, c’est l’opportunité de faire partie d’un nouveau modèle ; un modèle où votre expertise devient motrice d’inclusion, un modèle où votre capacité à innover devient un outil de résilience, un modèle où votre investissement devient un acte structurant pour l’économie comme pour la société.
Quant à vous, les acteurs de développement, votre rôle est tout aussi essentiel. Nous vous invitons à faire plus qu’accompagner : nous vous appelons à catalyser, catalyser les initiatives du secteur privé, appuyer l’émergence d’écosystèmes économiques inclusifs, faciliter l’accès au financement, au renforcement de capacités, et à l’innovation.
Votre expertise, vos ressources et votre ancrage territorial peuvent faire toute la différence pour transformer des idées en entreprises, des vulnérabilités en opportunités et des zones de crise en pôles de croissance. C’est en soutenant activement le secteur privé que vous contribuerez à bâtir des solutions durables pour nos populations.
Je souhaite que cette rencontre de Bangui, de par la richesse des idées qui y découleront, offre à notre Sous-région les moyens d’une mobilisation véritable du secteur privé en faveur de l’inclusion économique des personnes déplacées de force en République Centrafricaine et dans les autres Etats africains touchés par des crises.
Je forme le vœu que les travaux de ce Forum aboutissent à des engagements concrets, à des partenariats solides et surtout, à une vision partagée, celle où chaque citoyen de nos Etats, où qu’il se trouve, a sa place, sa dignité et sa chance.
En terminant, je voudrais réitérer mes remerciements à mes Pairs de la Sous-région qui ont autorisé la participation de chacun de vous à ce Forum.
Je remercie également le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés, les Agences du Système des Nations Unies et l’ensemble des partenaires pour leur appui constant à notre pays.
Mes remerciements vont aussi à nos partenaires techniques et financiers pour leur fidélité. Leur présence à nos côtés dans les moments les plus difficiles ne passe pas inaperçue.
Nous aurons encore besoin de leur accompagnement, car le chemin vers des solutions durables exige une constance dans l’engagement.
Sur ce, je déclare ouverts les travaux du Forum régional de haut niveau sur le déplacement forcé et le rôle secteur privé.
Vive le secteur privé !
Vive la solidarité régionale !
Je vous remercie.
Source: presse présidentielle
Article : ITTN